Chapitre 25

Lundi 18 février

Nous voici, nous voilà après un mois et demi de silence !!!

Le début de l’année s’est bien passé. Après un dernier repas sur Ile de Croc avec nos amis des bateaux « Aléane » et « Mister Fizz », nous avons assisté au départ de Fred,  en bateau avec Heidi, le chien et son chat, de Sandra et des enfants par avion pour la Martinique. Les voilà partis pour d’autres aventures. Nous avons suivi leurs pérégrinations et savons qu’ils se sont tous retrouvés en Martinique après 18 jours de navigation pour Fred.

Les deux Bruno ont aussi pris la mer direction les Caraïbes. Leur traversée s’est bien passée également.

Avant notre départ pour Sao Nicolau, nous avons fait encore une petite balade. Nos pas nous ont menés du côté de la pointe -plage Joao d’Evora. De magnifiques maisons en pierres de lave sont en construction dans cet endroit désertique, accessible par une piste toute défoncée, qui domine la mer et une grande plage de sable blanc où nous avons piqueniqué et fait trempette. La plage nous semblait déserte vue d’en haut, mais lorsque nous sommes arrivés, nous avons vu un groupe de jeunes hommes qui campaient près des rochers. Mon instinct mahorais a un moment ressurgi !.... mais rapidement j’ai été rassurée, aucune agressivité envers nous, au contraire, ils nous ont salués, se sont fait prendre en photo et se sont mis à jouer au foot sans plus s’occuper de nous !!!

Encore une belle balade et 3heures et demi de marche, quelques photos manquées… eh oui, une fois de plus nous avions oublié de remettre la carte SD dans l’appareil ! Oui, oui, on sait…. Heureusement nous nous en sommes aperçus à la plage et nous avons pu refaire certaines photos avec l’appareil étanche, sur le chemin du retour…

Nous sommes partis à Sao Nicolau le 8 janvier par le fast-ferry, Kriola, deux heures et demi de traversée au lieu de cinq heures… C’est quand même intéressant malgré l’inconvénient majeur de ce petit catamaran ferry : il tangue à donf, car très étroit et très haut en proportion !! En fait il bouge et, tangue déjà beaucoup au quai…. !!! Donc à peine installés sur nos sièges, le personnel passe pour une distribution gratuite de sacs en plastique… Quelle bonne idée ! Car pour la plupart des passagers, la traversée se fait … « tête dans le sac »…. Quel bonheur… Nous pouvons profiter à notre aise des différents bruits et borborygmes de nos voisins !!! Heureusement la pièce est climatisée et dotée d’une bonne ventilation … On a échappé aux odeurs… C’est déjà ça !!!!

Nous étions plus que chargés, Blaise avait sa voiture pleine, dans laquelle il avait quand même trouvé une petite place pour Leila sa petite chienne, JM et moi-même le scooter. Arrivés à Carvoeiros il a fallu décharger et s’installer… Nous avons retrouvé avec beaucoup de plaisir, nos hôtes,  Manuel et Rosa. Les jours suivants, Jean-Marie et Blaise ont commencé leur activité au terrain. Ugo, le neveu de Blaise nous a rejoints quelques jours plus tard. Il doit lui aussi y travailler. Pour ma part après avoir installé l’appartement qui était vraiment sympa, je suis rentrée en France pour presque trois semaines. Le week-end d’après, Jean-Marie et Ugo sont partis se balader le long des falaises, puis ont poussé vers Estância de Bràs, pour se dire qu’ils avaient le temps d’aller au bout du chemin à Ribeira de Fundo, en ayant ensuite l’idée de se dire qu’ils n’allaient tout de même pas rentrer par le même sentier…..alors ils ont commencé à gravir…..et là, ils se sont aperçus que leur décision allait les « tuer »…car en fait, pas un, mais deux cols sont à franchir, pour retrouver la route de l’autre côté, à Fajà do Baixo ( voir les photos qui parlent mieux que les mots)..Plus de 6h de marche (c’est surtout le dénivelé, et la raideur extrême des descentes qui leur a tué les genoux…), et à la fin ils ont terminé en aluguer……

Pendant que je profitais de ma famille et de mes amis, Jean Marie lui, installait le camp de base, faisait les plans pour l’installation de la centrale solaire destinée à fournir de l'énergie au moteur électrique de la pompe du puits, essayait de mettre en place une nouvelle façon de travailler (pas facile de changer les habitudes….), mais en même temps il vivait des moments assez pénibles. En effet, Manuel a fait une chute de cheval deux jours après mon départ et est décédé des suites de cette chute le soir même…. D’autres événements très tristes se sont greffés et je regrettais vraiment d’être aussi loin…. Mais ainsi va la Vie…..

Au retour, Je suis restée bloquée trois jours  à Praia, les avions ne pouvaient pas décoller à cause de la « bruma seca » ( l’harmattant)… Donc pendant trois jours, hôtel, resto au frais de la compagnie Binter. Ça aurait pu être agréable malheureusement nous ne pouvions pas trop sortir car on pouvait nous appeler à tout instant pour aller à l’aéroport. Il était donc inimaginable de partir visiter cette île de Santiago. J’ai tout de même fait un petit tour dans Praia, la capitale. Jean Marie commençait à trouver le temps long et moi aussi…. Enfin on a fini par se retrouver… ouf !! 

Nous sommes rentrés de Sao Nicolau depuis jeudi 14, un peu plus tôt que prévu. Si nous étions chargés à l’aller, nous l’étions tout autant au retour et faire les bagages n’a pas été une petite affaire… (Vêtements, linge de maison, outils : perceuse, scies….) Nous avions 12 sacs, tous biens remplis et biens lourds !!! que nous avancions au fur et à mesure des étapes :  tout d’abord de la chambre vide de l’appartement, au salon près de la porte d’entrée, puis à la cour en attendant le taxi, et sur le trottoir, et dans le coffre du taxi, et devant la grille du port à Tarafal, qui n’était pas encore ouverte, puis à la salle d’attente où nous avons pu les charger sur de vieux trolley, pour aller à l’entrée du ferry : finissant à pieds, les bagages à la main car pas possible de rentrer dans la cale avec les chariotes…..  Et rebelote arrivés à la gare maritime à Mindelo, le taxi, l’entrée de la marina, et enfin Île de Croc…Quelle expédition !...

En plus, une mauvaise surprise nous attendait sur Île de Croc… Hormis le fait qu’il est dans un état de crasse indescriptible, terre des montagnes et poussière de l’harmattant…. On s’est aperçu tout de suite que l’on nous avait volé 4 jerricans de gasoil (pleins, bien sûr) qui étaient stockés sur l’avant du bateau et un pare battage !!! Certains « voileux » n’ont pas de gêne…. Les mentalités changent !!! les gens créent leurs propres futurs malheurs et ne pensent pas à ceux qui suivent.. ...Mais c’est comme ça… Même si ça met bien les boules…

Heureusement de bonnes choses nous attendaient aussi, nous avons retrouvé Jean et Armelle qui est arrivée depuis le 24 janvier. Quel plaisir de se revoir… Jean nous a fait une bonne fondue suisse pour fêter nos retrouvailles !!! Délilicicicieuseeuse !!

Enfin, nous voilà réinstallés, nous allons reprendre nos marques, préparer notre petit bateau (racheter des jerricans !!!), bien le nettoyer, quelques petites bricoles à réaliser afin d’être au mieux car cette fois ce seront 18/20 jours de navigation avant de toucher au but….. La Guyane en mars. Pour la date de départ, on verra en fonction de la préparation du voilier, de la météo et aussi des dates du carnaval de Mindelo..

La réponse au prochain épisode !!!