Chapitre 16

Semaine du 26 février au 04 mars

Semaine de mauvais temps, une grosse dépression tourne sur l’Atlantique et bien sûr nous sommes concernés. Vents violents, grosse houle de plus de 6m, pluie. La municipalité de Tazacorte a fermé les plages, « accès interdit », cela n’empêche pas quelques casse-cous d’aller défier les vagues énormes, même une maman avec son bébé de quelques mois dans les bras !...et on se demande pourquoi il y a des accidents ! (Ah ! ça y est, on devient de vieux grincheux !... Oups, il faut que l’on se surveille…. Mais quand-même …).  Le maître nageur court dans tous les sens pour faire refluer les imprudents. Au fil de la semaine, la houle monte encore et les vagues viennent s’échouer, entrainant avec elles sable et grosses pierres, mêlés de bois flotté, par-dessus le mur de séparation, sur les terrasses de bars et sur la route. C’est impressionnant. Nous sommes sortis plusieurs nuits de suite pour voir ce spectacle fascinant de l’océan en colère. Certains jours la houle qui vient s’écraser contre la digue du port arrive à passer par-dessus le mur de 12m ! Heureusement la marina de Tazacorte est bien protégée mais ses deux digues ne sont pas de trop. Nous sommes à l’abri, juste un peu balancés par cette houle du sud qui arrive à rentrer malgré les chicanes qui en protègent l’accès. Mais rien à voir avec ce que nous avons vécu à Calheta à Madère ! D’ailleurs nous avons reçu une vidéo, la digue de la marina de Calheta a cédé sous les assauts de la houle. De gros bloc de bétons ont été projetés dans le port, juste à l’emplacement que nous avions. Il y a de gros dégâts, et je pense que les gens là-bas ont dû vivre des heures angoissantes. La marina de Quinta de Lorde où sont nos amis a été aussi touchée par la tempête, mais il n’y a pas eu de casse notoire. Nous sommes contents pour eux.

 

Lundi 05 et mardi 06 mars

Le temps s’est un peu amélioré, nous avons retrouvé un coin de soleil et le vent s’est bien calmé. Il y a encore un peu de houle, mais rien à voir avec la semaine dernière. Nous profitons donc de ces bonnes conditions pour « enfin » refaire notre filet. Quel boulot ! A quatre pattes pendant des heures ! On est brisés !... Ce n’est plus de notre âge…. Enfin on est bien content du résultat. Mais comme disait une certaine pub, « je f’rai pas ça tous les jours »… !

Mercredi 07

Nous retournons faire un petit tour à Santa Cruz de la Palma où nous ne sommes pas allés depuis la fête de Los Llanos. La ville a retrouvé son calme et toute trace de talc a disparu. Nous arpentons une dernière fois les rues, admirant les statues, les balcons canariens si bien fleuris avant de prendre le chemin du retour. Le temps s’est bien dégagé et nous pensons avoir une petite chance de profiter du panorama de la Cumbrecita dans la Caldera de Taburiente que nous devons voir depuis quelques temps déjà. Nous faisons donc le détour. A cette heure ci, la barrière est levée et nous ne sommes pas stoppés comme la dernière fois. La route qui monte à La Cumbrecita est agréable, elle traverse une pinède et monte en serpentant dans la montagne, un peu étroite par endroit !, mais « chance », on n’a pas rencontré de bus !.... Arrivés à destination, nous ne sommes pas les seuls, le parking est plein, il ne reste qu’une petite place pour nous. Nous voici de nouveau dans la Caldera et ses paysages incroyables. Plusieurs chemins de randonnée partent d’ici. Vue l’heure, nous suivons le chemin le plus court (non, non, ce n’est pas par paresse !) qui mène au mirador d’où la vue est superbe. Quelle chance d’avoir ce temps si dégagé, ça n’aurait eu aucun intérêt autrement.

Vendredi 09

Aujourd’hui, dernière petite balade avec nos amis Christian et Corinne. En effet nous avons regardé la météo et décidé de quitter La Palma dimanche. Nous prenons la route du Nord Est de l’île. Petite balade dans la forêt « la laurissiva », une belle forêt de feuillus, essentiellement des variétés de lauriers, avec le soleil qui joue entre les feuilles, petite grimpette d’environ 1h pour arriver au Cubo de La Galga, un cirque d’où partent d’autres chemins. Nous faisons demi-tour ici et rejoignons la voiture pour continuer vers Saint Andrès, un petit village plein de charme qui surplombe la mer. Après une petite pause repas nous rejoignons à pied les piscines naturelles de Charco Azul, peu praticables en ce moment à cause de la houle importante. Il y a quand même quelques courageux !... Nous poursuivons notre route jusqu’à Barlovento et la plage de Fajana où se trouve aussi des piscines naturelles, mais cette fois un peu « aidées » par la main de l’homme ! (des passages entre les bassins, des terrasses pour la bronzette, l’endroit est bien aménagé). Ici l’océan est déchaîné,  il y a une houle énorme et on reste là, subjugués par ces montagnes d’eau qui s’avancent et éclatent sur les rochers. Les couleurs sont incroyables, du bleu profond au bleu « menthe glacial » avec l’écume irisée soulevée par le vent ( des arcs en ciel apparaissent dans la crête des vagues, appelée par les anglais « white horses » = car ça rappelle la crinière des chevaux blancs!), c’est magnifique. Nous avons eu une journée superbe avec un soleil magnifique. Mais il est l’heure de rentrer. Ce soir nous sommes attendus au bateau de Fred et Sandra pour l’apéro. On ne va pas manquer ça….

Samedi10

Tout comme jeudi, la journée est concentrée sur la préparation du bateau pour le départ demain (en principe, car la houle est toujours très forte malgré une météo plutôt optimiste pour demain).

Dimanche 11

Réveil à 4h. Jean-Marie va à la pointe de la digue pour voir comment est l’océan. Toujours une grosse houle qui rentre. Le départ est différé. On se recouche ! Christian et Corinne qui se sont levés pour assister au départ et nous aider font de même !.... Désolés, on a coupé votre nuit pour rien !                                                

Réveil à 7h. Nouveau petit sprint au bout de la digue…. Hourrah ! La houle a diminué un peu et ça devrait le faire ! Vite, petit déjeuner, derniers préparatifs et nos amis fidèles Christian et Corinne sont de nouveau là avec la petite Samba, leur petite chienne ( elle est en spectatrice !!) , pour nous aider à larguer les amarres. C’est parti pour La Goméra…

Merci les amis !                                                                             

La houle est bien présente, il faut d’abord longer la côte Sud-ouest de la Palma avant d’obliquer vers La Gomera…..( voir les photos de l’album dédié). On a sorti la GV, l’artimon et un ½ génois. Le bateau monte et descend sur cette grande houle, mais au large cela n’apporte pas un danger, juste parfois de l’inconfort !!. Après la pointe de Fuentecaliente, on a sur bâbord Tenerife et son sommet enneigé le Teide, et droit devant la Gomera. Passer entre les îles nécessite d’être vigilant en permanence car le vent suit et forcit en fonction des reliefs. D’ailleurs on fera le tour du cadran 360°, le vent tournant constamment au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’une île pour approcher autre.                                                                                     

Nous arrivons à l’île de La Goméra à 20h15, il fait déjà nuit mais le marinéro est là pour nous aider à nous mettre au ponton. Yes, that’s all, we are in the place !. Une bonne nuit va nous faire du bien !

Lundi 12

Journée réservée à l’installation d’Île de Croc ! Lavage du pont, rangement correct des voiles, changement de ponton et mise en place des amarres sur ressort pour éviter les à-coups dus à la houle ou au vent. Petit tour dans San Sébastian Capitale de La Gomera. La marina est située à 100m du centre ville. Elle est bien équipée et bien protégée. Tout l’avant du port est réservé aux ferries et aux gros bateaux de croisières, dont le Mein schaff qui venait à Funchal/ Madère. Juste derrière les bâtiments administratifs se trouve une petite plage bien abritée avec de jolis parasols de feuilles de palmiers.

Voilà, un autre chapitre s’ouvrira au fur et à mesure de nos découvertes sur l'île de la Gomera…..